Redécouvrir les jeux de lettres pour mieux déconnecter

Il y a des soirs où l’on n’a pas envie d’allumer un écran

Pas de notifications, pas de séries qu’on ne finit jamais, pas de feed à faire défiler. Juste l’envie de se poser, au calme, avec quelque chose de simple. Ça m’est arrivé l’autre jour. Un moment d’ennui presque rare, où l’on ne cherche ni performance, ni nouveauté. J’ai fini par sortir un vieux carnet et un stylo, ce qui ne m’était pas arrivé depuis… je ne sais même plus.

Là, en gribouillant quelques mots au hasard, j’ai réalisé à quel point jouer avec les lettres, les mots, les sons, pouvait être apaisant. Presque méditatif. Sans le vouloir, je venais de remettre un pied dans un loisir que j’avais un peu oublié : les jeux de lettres.

Le plaisir discret de faire danser les lettres

On ne va pas se mentir : les jeux de lettres, c’est un peu à contre-courant. Pas de bruit, pas d’animation flashy, pas de classement mondial à atteindre. Et pourtant, quelle satisfaction quand on trouve le mot qui fait mouche.

J’ai toujours été fasciné par ces gens capables de sortir des mots improbables au Scrabble. Ma tante, par exemple, est la reine des combinaisons étranges. Elle a même un petit carnet où elle note ses trouvailles, comme des trophées. Une fois, elle m’a sorti « iconique », posant son « i » sur un triple mot — un coup de maître. Je ne m’en suis pas remis. Depuis, j’ai mes petites astuces pour ne pas me laisser distancer, notamment cette ressource précieuse que j’utilise parfois discrètement : trouver un mot commençant par i.

Ce genre de petits outils en ligne, c’est un peu le dictionnaire 2.0. Ça aide, ça débloque, et surtout, ça fait redécoller l’imaginaire.

Jeux de lettres : un terrain d’échange et de complicité

Ce que j’aime dans ces jeux, ce n’est pas seulement le défi intellectuel. C’est l’ambiance. Le fait qu’on prenne le temps de réfléchir ensemble, de commenter les mots des autres, parfois de les remettre gentiment en question (« T’es sûr que ça existe, “indolent” ? »).

On discute, on s’amuse, on apprend. C’est un de ces rares loisirs qui ne met pas en compétition de manière brutale. Ici, pas besoin d’avoir 20 ans ni de réflexes d’e-sportif. Chacun joue avec sa mémoire, sa culture, son inspiration du moment. Et parfois, un mot improbable déclenche une anecdote, un souvenir, un débat. Je me souviens d’une partie où le mot « introspectif » avait lancé une discussion sur les journaux intimes — je vous jure, on est partis loin.

Ces jeux sont des prétextes à la conversation. Ils créent des ponts entre les générations, entre les caractères. Mon neveu de 11 ans n’a pas la patience de lire un roman, mais il peut passer une heure à chercher le mot le plus long possible avec les lettres « I-N-E-O-P-T-R ». Allez comprendre.

Une activité qui muscle l’esprit sans en avoir l’air

En jouant, on entretient sa mémoire, son vocabulaire, sa logique. Et ça, sans avoir l’impression de « travailler ». C’est un peu comme faire du sport sans transpirer : l’exercice est là, mais caché derrière le plaisir.

Certains psychologues recommandent d’ailleurs ces jeux comme activités cérébrales de prévention, notamment chez les personnes âgées. Mais ce serait dommage de les cantonner à ça. C’est un loisir tout-terrain, qui s’adapte à toutes les envies : une partie solo sur une grille de mots fléchés, un duel serré au Scrabble, un jeu inventé autour des anagrammes.

D’ailleurs, pour ceux qui aiment aller plus loin, il y a aujourd’hui des compétitions, des clubs, des applications. Mais on peut tout aussi bien rester dans une approche décontractée. Le but n’est pas de battre un record, mais de s’offrir une parenthèse. Un moment à soi, ou à partager.

redécouvrir la lenteur par le jeu

Je crois qu’on a tous besoin, à un moment ou un autre, d’un loisir qui ne nous pousse pas à courir, produire ou comparer. Les jeux de lettres, c’est ça. Une respiration.

Et si vous n’avez jamais tenté, ou si vous pensez que ce n’est « pas votre truc », je vous invite à essayer. Pas besoin d’être un champion. Posez quelques lettres, voyez ce qui vient. Laissez-vous surprendre. Par un mot oublié, une idée, un souvenir.

Peut-être que ce mot commencera par « i ». Peut-être qu’il vous fera sourire. Ou réfléchir. Dans tous les cas, il vous aura offert un petit instant de calme dans le brouhaha du quotidien.

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